Cette année sera pour notre profession, une fois de plus, fondamentale.
Bien sûr, elle poursuivra la mise en œuvre de la réforme européenne de l’audit qui demande toujours plus d’efforts à nos cabinets. Votre compagnie régionale vous proposera dans les prochains jours de nouveaux services pour vous accompagner.
Mais surtout, elle sera marquée par un débat sur les seuils de l’audit. Vous le savez, le gouvernement a confié à l’inspection générale des finances une mission d’évaluation afin de rendre sa décision sur l’opportunité de relever ces seuils.
Aucune résignation : nous défendons l’idée que les motifs d’intérêt général qui justifiaient jusqu’ici l’audit légal dans le cadre des seuils actuels, loin d’avoir disparus, se sont au contraire renforcés.
Renforcés car notre pays a entamé depuis quelques mois une profonde réforme structurelle pour permettre à nos entreprises de gagner en compétitivité. Mais je reste convaincu que cette libéralisation doit être régulée et maîtrisée pour éviter de retomber dans les affres des crises financières passées.
De ce point de vue, l’audit légal est un bien public dont le bénéfice collectif est supérieur à son coût. Car la qualité de l’information comptable favorise la coopération et les échanges économiques en entretenant un climat de confiance. Les PME, dont le poids économique est particulièrement marqué dans notre pays, n’échappent pas à cette exigence de transparence : c’est une condition qui favorise leur capacité à sous-traiter, à exporter dans un monde où la « compliance » est une exigence universellement répandue.
Qu’on en juge : l’Italie, qui mène également depuis quelques années un vaste programme de réformes structurelles, vient de décider en octobre dernier de baisser les seuils d’audit, bien en-deçà de nos seuils français. Ce sont 175.000 mandats qui devraient ainsi être créés.
Pour autant, si notre mission est éminemment justifiée dans le cadre des seuils actuels, notre profession ne doit plus faire l’économie d’une véritable réflexion sur la juste proportion de ses modalités d’intervention en fonction de la taille de l’entité auditée. C’est un débat qui dépasse d’ailleurs le seul cadre hexagonal.
Ainsi, votre Compagnie régionale entend participer à ce débat et fédérer toutes les bonnes volontés : nous voulons convaincre qu’une norme adaptée doit laisser plus de latitude au jugement de l’auditeur pour ajuster le cadre de sa mission à l’entité contrôlée.
Enfin et dans le même mouvement, nous devons mieux saisir les opportunités que nous offre l’Intelligence artificielle pour mener plus efficacement nos missions. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé, avec l’Ordre des experts-comptables Paris Ile-de-France, de créer un LAB dédié afin de nous permettre de mieux anticiper, évaluer et saisir les opportunités qui se présentent à nous.
Pour terminer, je veux vous dire l’importance de la formation. Pour cela, nous inaugurerons dès la rentrée de nouvelles salles de formation au 50, rue de Londres, votre maison.
Voici en quelques mots présentés les enjeux de cette nouvelle année. Enjeux que nous appréhenderons d’autant mieux si nous restons unis, volontaires et déterminés. Nous saurons ainsi faire preuve de cette intelligence collective qui forge et renforce l’identité d’une profession.
Encore une fois, mes meilleurs vœux,
Olivier SALUSTRO,
président de la Crcc de Paris